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Quelques réflexions sur les ânes
Comme pour les moutons, il y eut d'abord Socrate : « Si un âne te donne un coup de pied, ne lui rends pas. »
Faut-il en conclure qu'il ne sert à rien d'affronter directement les ânes ? Plutôt essayer, avec une carotte, de les entraîner ailleurs ? Ou attendre qu'ils vieillissent et quittent leurs postes ? Peut-être pas en avouant dans leurs autobiographie « Un signe de vieillissement que je remarque depuis assez longtemps : mes oreilles s'agrandissent. L'homme montre en prenant de l'âge qu'il n'est qu'un âne. » (comme Pierre Drieu La Rochelle dans son Journal ; naturellement, il s'agit d'une référence peu respectable, un peu comme si l'on souhaitait encenser des députés qui ont voté à Vichy les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain... mais ici, il s'agit d'un acte de lucidité et tout homme peut en avoir...)
Les ânes naturellement refusent d'être déconsidérés « Tout âne se croit l'égal des chevaux du roi » prétend un proverbe anglais. Nous n'en avons pas de réellement équivalent en France, avec nos « si vous donnez de l'avoine à un âne, il vous paiera d'un coup de pied » ou « il y a plus d'un âne à la foire qui s'appelle Martin. »
La Comtesse de Ségur, dans "Le Général Dourakine" n'hésita pas au niveau de l'utilisation figurée, qu'on balance encore en notre époque de la décentralisation : « Un âne à deux pieds peut devenir général et rester âne. »
Essayez un peu cette phrase en ajoutant "Président du Conseil". Elle vous semble impertinente ? N'ayant jamais rencontré la réincarnation de notre Comtesse de Ségur, je ne peux naturellement pas vous indiquer si elle aurait modernisé ses textes...
Mais face à cette pratique, Heinrich Heine a prétendu dans sa correspondance « Je suis fermement persuadé que les ânes, quand ils s'insultent entre eux, n'ont pas de plus sanglante injure que de s'appeler hommes. »
Quant à la nécessité de relativiser les qualités et défauts, Thomas Erskine l'exprime en associant le roi et l'âne : « Ce que l'on nomme fermeté chez un roi s'appelle entêtement chez un âne. »
C'est facile. Quelqu'un l'a écrit : « Les Français sont et resteront des ânes. »
Christian Jacq, dans "Le Grand Magicien avec un livret."
Sûrement après avoir consulté des forums littéraires ou la lecture du Jules Renard osant prétendre « âne : le lapin devenu grand », Massa Makan Diabaté a cru nécessaire de préciser « Vus de face, le lièvre et l'âne se ressemblent, cependant ils n'ont aucun lien de parenté. » Ce que contesteront peut-être certains évolutionnistes radicaux.
-- du 07 avril 2013 à 21 : 19
par romane : J'aime beaucoup le titre sur les ânes, les vrais
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